21 novembre, 2016

Je participe à Movember parce que je veux mettre fin aux préjugés entourant la santé mentale et la dépression. Plus nous en parlerons, plus nous nous rapprocherons du jour où ils disparaîtront.

Rochelle Nicole : Mettre fin aux préjugés entourant la dépression
Histoires vraies
4 MIN À LIRE


Je participe à Movember parce que je veux mettre fin aux préjugés entourant la santé mentale et la dépression. Plus nous en parlerons, plus nous nous rapprocherons du jour où ils disparaîtront.

Il y a trois ans environ, je vivais sur la côte centrale de la Nouvelle-Galles-du-Sud en Australie. Rhys vivait à Lismore et étudiait à l’université. Nous avions des amis en commun et nous nous voyions les weekends pour faire la fête et assister à des festivals de musique. Nous allions en auto jusqu’à Terrigal, nous allions nous asseoir au Skillion et nous échangions sur la vie.
 
Tous ceux et celles qui ont rencontré Rhys vous diraient la même chose : Rhys était toujours là pour tout le monde. Que vous soyez un ami de longue date ou une toute nouvelle connaissance, il s’assoyait et vous parlait de tout et de rien.
 
Je suis allée vivre à Londres pendant quelques années, mais nous sommes restés en contact. Lorsque Rhys a voyagé aux États-Unis et que je vivais à Bali, nous nous écrivions. Nous nous étions dit que nous mangerions ensemble quand nous serions tous les deux de retour à Sydney et que nous échangerions des souvenirs de voyage. Malheureusement, nous ne l’avons pas fait.
 
Rhys s’est enlevé la vie le 24 octobre.
 
Dans les jours qui ont suivi, je me souviens que je me suis demandé ce que je pourrais faire pour lui. Peut-être pour atténuer la douleur que je ressentais. Je me souviens d’avoir repensé à sa moustache. J’ai donc cherché la Fondation Movember dans Google, car même si je ne peux pas porter la moustache, je voulais faire quelque chose pour la santé mentale des hommes.
 
Une fois dans le site, j’ai vu le défi Move. On peut créer une équipe et se fixer un défi Move pendant tout le mois de Movember. J’ai trouvé très amusant de voir que les femmes pouvaient aussi participer et être utiles à la cause. J’ai créé un Espace Mo, puis publié une photo de Rhys et moi à un festival dans Facebook, pour joindre mes amis. Après tout ce qui était arrivé, j’ai pensé que ce serait bien de recueillir 5 000 $ en dons à la mémoire de Rhys.
 
Cette publication a été partagée dans tous nos réseaux avant de devenir virale et en trois jours, j’ai atteint notre objectif de tout le mois.  
 
Lorsque la publication a commencé à retenir l’attention en ligne, nous avons réussi à obtenir un article dans Buzzfeed.com et UK Daily Mail. L’histoire de Rhys a commencé à toucher des gens au Royaume-Uni et en Amérique. Tous les matins, j’ouvrais une session pour voir les nouveaux commentaires. Certains étaient personnels concernant Rhys, d’autres étaient des récits personnels concernant la santé mentale. Un Américain a fait un don d’un dollar et écrit : « je voulais simplement attirer votre attention pour vous dire à quel point ce que vous faites est extraordinaire. J’ai souffert de dépression et cette cause me tient à cœur, je vous remercie d’accroître la sensibilisation partout dans le monde. »
 
C’était bouleversant, mais cela m’a aidée à apprivoiser ma peine. J’avais l’impression de pouvoir ainsi communiquer avec Rhys. Je suis certaine que d’autres ont eu le même sentiment.  
 
Deux choses m’ont incitée à continuer : l’incroyable somme d’argent amassée et le fait que chaque fois que je recevais un nouveau don, la mère de Rhys m’écrivait et me disait : « chaque don me fait voir combien il était aimé. Merci de tout cœur ».
 
Mon objectif le plus grand en 2016 est de faire savoir les raisons qui motivent les gens à participer à Movember. N’importe quel gars peut se laisser pousser une moustache, mais ce n’est pas tout le monde qui connaît le bien qu’engendre une moustache.   
 
Les gens sont de plus en plus nombreux à commencer à parler de santé mentale et de dépression et les préjugés vont vraiment, je pense, finir par disparaître. De toute évidence, il reste encore beaucoup à faire, mais plus nous en parlerons, plus nous nous rapprocherons du jour où ils disparaîtront.
 
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