4 août, 2013

Parlez-nous un peu de vous et comment vous vous êtes intéressée à la recherche médicale.

Plan d’action mondial – Découvrez un chercheur du PAM
Où va l'argent
5 MIN À LIRE

Nom:
Simone Chevalier

Titre: Directrice de la recherche en urologie, Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill  

Professeure agrégée, Départements de chirurgie (Urologie), de médecine et d’oncologie, Université McGill

Directrice scientifique de la Biobanque PROCURE du cancer de la prostate du Québec

Profession: Chercheuse spécialisée en cancer de la prostate

Lieu: Université McGill

Expérience de la recherche sur le cancer de la prostate: Plus de 30 ans

Mentor préféré de la Mo: Mon mari

Q. : Parlez-nous un peu de vous et comment vous vous êtes intéressée à la recherche médicale.
Je ne devais pas faire d’études universitaires. Je viens d’une grande famille peu fortunée qui vivait dans un petit village où la majorité des gens que je connaissais arrêtait d’étudier après le secondaire. J’ai cependant toujours voulu m’instruire. Mon professeur de science au secondaire m’a guidée et j’ai fait une demande d’aide aux études. J’ai ensuite été acceptée à l’Université de Montréal à 16 ans. Je voulais devenir enseignante.

Après l’obtention de mon baccalauréat, je me suis passionnée pour les découvertes scientifiques en médecine. J’ai choisi le domaine de la recherche médicale parce que je voulais travailler à des causes ou à des problèmes concrets au profit des patients.


Q. : Comment vous êtes-vous retrouvée en recherche sur le cancer de la prostate?
Je travaillais en recherche à Vancouver et je faisais des études sur le renouvellement des cellules intestinales lorsque j’ai lu un article sur le cancer de la prostate. Le sujet m’a intéressée et j’ai pu rapidement revenir travailler à Montréal à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont et à l’Université de Montréal. J’ai aidé à identifier les mécanismes de croissance non androgéniques au moyen de cultures de cellules prostatiques. Je travaille maintenant dans ce domaine depuis plus de 35 ans.

Lorsque le président de l’Urologie de McGill m’a invitée à mettre en place des installations de recherche en uro-oncologie, j’ai accepté le poste avec enthousiasme. J’étais plus que prête à travailler avec des chercheurs-cliniciens nouvellement recrutés qui venaient de terminer des recherches à la suite de bourses et je comprends profondément la valeur de la recherche fondamentale en tant qu’étape vers la recherche translationnelle. J’ai très à cœur d’intéresser de nouveaux chercheurs à la science et au cancer de la prostate. Étant moi-même avide de savoir, j’aime aider d’autres à le devenir aussi.  
En ce moment, je travaille également à l’instauration d’une biobanque d’envergure provinciale sur le cancer de la prostate sous l’égide de PROCURE. Cette biobanque offrira des outils très précieux à la communauté mondiale des chercheurs.


Q. : Comment décririez-vous le PAM et comment cette collaboration mondiale transformera-t-elle, en réalité, la santé masculine?
Je suis très enthousiasmée par cette proposition d’un Plan d’action mondial; rien de semblable n’existe déjà. La création du PAM, qui vise à englober des aspects diversifiés de la recherche sur le cancer de la prostate, est une excellente initiative, car il y avait auparavant trop peu de financement pour la recherche sur le cancer de la prostate. Les efforts concertés à l’échelle mondiale seront fort utiles aux patients qui luttent contre cette maladie.  

Q. : Quel est le sujet principal de votre recherche dans le cadre du PAM et quels résultats espérez-vous obtenir?
En raison de nos sujets de recherche et de notre participation aux biobanques (établissement qui stocke des échantillons), nous nous sommes joints à l’équipe sur les exosomes et nous prévoyons faire partie du projet en cours sur les biomarqueurs des tissus. En partageant notre expertise et nos ressources avec des chercheurs de partout dans le monde, nous prévoyons que les projets combinés permettront de reconnaître les patients à risque élevé et de mieux les traiter, tout en épargnant aux patients à faible risque les effets indésirables des traitements. Nous sommes convaincus de la réussite du Plan d’action mondial.  

Q. : Qu’est-ce que le financement du PAM de Movember vous a permis de faire que vous n’auriez pas pu faire autrement?
Ma recherche nous permet de travailler directement avec les exosomes pour découvrir l’existence de nouvelles molécules, tout en cherchant des biomarqueurs afin de diagnostiquer les cancers les plus virulents, de travailler avec des patients atteints d’un cancer de la prostate à un stade avancé et de caractériser ce qui se trouve dans leur sang. Nous espérons trouver de nouvelles molécules qui nous serviront d’indicateurs d’un cancer de la prostate avancé.  

Q. : Quel effet cela vous fait-il de savoir que plus de 1,1 million de Mo Bros et de Mo Sistas appuient votre travail?
Un effet fantastique parce que dès qu’on parle de recherche sur le cancer de la prostate, quelqu’un de l’entourage pense immédiatement à Movember.
 
Q. : Qui porte votre moustache préférée et pourquoi?
Movember a permis à mon mari de retrouver son apparence de jeunesse, à l’époque où il portait la moustache, une barbe et les cheveux longs (un peu comme Einstein). Malheureusement, il a pris l’initiative de se couper la barbe et la moustache pendant que j’étais partie à une rencontre scientifique. Il m’a fallu longtemps pour l’accepter imberbe.