Dans la LNH et l'industrie du hockey, les gens regardent les matchs et pensent que c'est formidable. Nous pratiquons un sport que nous aimons, nous sommes très bien payés et tout est facile. Mais la pression est énorme. Tout d'abord, la pression d'être performant chaque jour, parce que chaque jour, il y a un joueur qui veut prendre ta place. Rien n’est garanti. Si vous êtes un battant, vous avez la pression de la victoire et la peur d'être blessé. Tout ça vous traverse l'esprit et crée de l'anxiété.
Parfois, les hommes font face à cette anxiété en buvant de l'alcool ou en se droguant, ce qui a entraîné des problèmes et encore aujourd'hui. Beaucoup d'hommes ont la tête dure. Nous ne voulons montrer aucun signe de faiblesse. Nous ne voulons pas montrer d'émotions. Nous ne voulons pas partager. Nous ne voulons pas demander de l'aide. Nous assumons seul toute cette pression, et ça contribue à l'état de notre santé mentale.
Il y a plusieurs années, c'était un sujet tabou. Mais ce n'est plus le cas. De plus en plus d'hommes s'ouvrent à ce sujet, des hommes qui réussissent, des athlètes. Ils montrent à tout le monde qu'il n'y a pas de mal à demander de l'aide - que ça vous aidera à mieux réussir dans ce que vous faites.
J'ai fait beaucoup de méditation pour m'aider à surmonter mes angoisses et j'ai consulté différents thérapeutes pour m'aider à me libérer de tout ce que mon travail m'avait mis dans la tête. Pendant ma carrière, j'ai eu beaucoup de mal à avoir des relations sérieuses à cause de mon anxiété. La pression du jeu et du combat était difficile à supporter parce que je ne pouvais pas me concentrer et que l'anxiété occupait mon esprit en permanence. En vieillissant et en approchant de la fin de ma carrière, j'ai commencé à faire plus de yoga et de méditation. Il m'a été plus facile d'avoir une relation, car ça a calmé mes angoisses. J'ai pris l'aide dont j'avais besoin pour faire le ménage dans mon esprit et ça m'a permis de vivre plus facilement et de partager ma vie avec quelqu'un.
Mon espoir pour l'avenir est qu'il n'y ait plus de tabou pour les hommes qui cherchent de l'aide. Je veux qu'il y ait autant d'hommes que de femmes en thérapie. Que soit accepté le fait que demander de l'aide démontre une attitude forte. Mon message aux hommes est de ne pas se sentir invincibles. Il n'y a pas de mal à demander de l'aide. Non seulement vous vous sentirez mieux, mais tous ceux qui vous entourent s'en porteront également mieux. Demander de l'aide montre à la prochaine génération, à vos enfants, que c'est correct. C'est normal. Et que c'est bon pour tout le monde.