une photo d'un père tenant son bébé
Une meilleure santé masculine profite à tous.Image par: Movember
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September 15, 2025

De retour en session : le cas pour une stratégie en santé masculine

Movember
4 minutes temps de lecture

Le Parlement est de retour en session. Les ordres du jour se fixent, les priorités se décident et les budgets se tracent. Si la santé des hommes n’est pas mise à l’ordre du jour, les Canadiens continueront d’en payer le prix — en vies perdues, en familles touchées et en milliards drainés de notre système de santé. Movember est là pour aider le gouvernement du Canada à changer cela.

La plupart connaissent Movember comme la cause de santé masculine associée à la moustache du mois de novembre. Mais ce que beaucoup ignorent, c’est ceci : tout au long de l’année, notre mission est de montrer clairement en quoi une meilleure santé des hommes profite à l’ensemble de la société.

En juin dernier, ce travail a pris la forme du lancement du rapport Le vrai visage de la santé masculine. Il a révélé le véritable coût d’une mauvaise santé masculine : trop d’hommes meurent trop tôt, les familles en subissent les conséquences et les systèmes de santé sont de plus en plus sous pression. Aujourd’hui, alors que le Parlement reprend, nous appelons le gouvernement du Canada à mettre ce rapport à l’ordre du jour. Pour que nous puissions enfin franchir les étapes vers la toute première stratégie nationale en santé masculine de notre pays.

Les constats sont frappants

Deux hommes canadiens sur cinq meurent avant l’âge de 75 ans, principalement de causes évitables. Rien qu’en 2023, 75 000 hommes au Canada sont décédés prématurément. Le suicide demeure la 4ᵉ cause de décès chez les hommes en général, et la 2ᵉ chez ceux âgés de 15 à 44 ans, les hommes représentant les trois quarts de tous les suicides. Les hommes autochtones et ceux issus de communautés vulnérables connaissent des résultats encore plus préoccupants.

L’impact économique est accablant

La mauvaise santé masculine coûte 12,4 milliards de dollars au Canada en une seule année — soit à peu près le budget nécessaire pour faire fonctionner 12 hôpitaux. Et ce chiffre ne rend même pas compte de l’ensemble des pertes de productivité et de participation active au marché du travail. Au-delà des dollars, ce sont les familles et les proches aidants qui en subissent les conséquences : 66 % rapportent une détérioration de leur santé mentale et 50 % une aggravation de leur situation financière en raison de leurs responsabilités de soins.

Le problème est enraciné dans le système

Des normes néfastes, la stigmatisation et les biais de genre créent une culture du silence qui empêche les hommes de demander des soins. 65 % d’entre eux attendent au moins six jours avant de consulter pour des symptômes, et près d’un sur dix retarde sa démarche de plus de deux ans. Même lorsqu’ils consultent, seulement 48 % disent s’être sentis écoutés lors de leur première interaction avec le système de santé — une différence qui peut transformer un simple bilan de santé en une condition critique.

Ce que révèlent vraiment les chiffres

Derrière chaque statistique, il y a des familles, des communautés et des avenirs. Mieux prendre en compte la santé masculine sauvera des vies, réduira la pression sur les hôpitaux et renforcera la main-d’œuvre canadienne. Un vrai changement exige une réforme systémique : reconnaître la diversité des besoins et bâtir des infrastructures qui rejoignent les hommes, répondent à leurs réalités et les maintiennent dans le parcours de soins — en commençant par une stratégie nationale en santé masculine.

Le changement ne se construit pas en un jour

Nous n’avons pas publié ce rapport pour qu’il prenne la poussière. Nous l’avons lancé maintenant, alors que le Canada dispose d’un nouveau mandat fédéral et que s’ouvre une fenêtre cruciale pour façonner la suite.

Au cours de l’été, nous avons lancé le rapport avec nos partenaires de l’Université de la Colombie-Britannique, mobilisé des décideurs à travers le pays et bâti un élan vers un automne d’action et de plaidoyer.

Le Parlement doit agir dès maintenant, en s’engageant dans une stratégie qui place la prévention au premier plan, qui outille les systèmes de santé pour rencontrer les hommes là où ils sont, et qui génère un impact durable pour les familles, les aidants et les communautés.

Le Canada a une occasion de montrer la voie. Avec le retour du Parlement, la question est de savoir si nous sommes prêts à la saisir. Nous avons fait nos devoirs. C’est maintenant aux dirigeants de faire les leurs.