Un médecin pose sa main sur l'épaule de son patient masculin
Le financement permettra aux équipes de traitement.Image par: Movember
Un médecin pose sa main sur l'épaule de son patient masculin
August 24, 2025

Six nouvelles subventions de Movember pour améliorer les soins du cancer de la prostate pour tous les hommes

Movember
5 minutes temps de lecture

Jusqu’à 85 % des patients atteints d’un cancer de la prostate auront au moins un symptôme qui ne sera pas détecté par leur clinicien¹. Cela laisse beaucoup trop d’hommes devant gérer eux-mêmes certains aspects de leurs soins.

Aujourd’hui, Movember commence à changer cela, grâce à un investissement de 2,54 millions de dollars CAD sur trois ans, réparti dans six subventions en Australie, au Canada et au Royaume-Uni.

Ce financement servira à mieux intégrer les mesures des résultats rapportés par les patients (PROMs) et les mesures de l’expérience rapportée par les patients (PREMs) dans les soins cliniques. Ces outils permettront aux équipes de traitement d’offrir des soins personnalisés, adaptés aux besoins, préférences et expériences de chaque patient.

PROMs et PREMs : Qu’est-ce que c’est?

En termes simples, les PROMs sont des questionnaires que les patients remplissent eux-mêmes pour aider les cliniciens à comprendre les effets du traitement sur leur santé et ce qui est important pour eux.

Cela inclut l’évaluation des effets secondaires tels que :

  • les changements au niveau urinaire,
  • intestinal,
  • sexuel,
  • la douleur et la fatigue,
  • le sommeil,
  • ainsi que l’anxiété et la dépression.

C’est un outil simple qui nous aide à mieux comprendre l’impact global des traitements contre le cancer de la prostate et à voir comment ceux-ci peuvent être adaptés pour mieux répondre aux besoins des personnes venant de tous les horizons.

Les PREMs sont également des questionnaires. La principale différence est qu’ils portent sur l’expérience du patient quant à la qualité des soins reçus pendant le traitement.

En analysant les PROMs et les PREMs ensemble, on obtient des informations précieuses sur :

  • le bien-être physique et émotionnel du patient,
  • ainsi que sur la manière dont il se sent et vit après le traitement.

D'accord, compris. Alors, que financera chaque subvention ?

Au Canada:

399 897 $ CAD attribués à l’Université McGill

Cela peut sembler simple, mais cela fait une énorme différence : il s’agit pour les hommes atteints d’un cancer de la prostate de remplir de simples questionnaires sur leur santé et leurs symptômes.

Le problème est le suivant : ces questionnaires ne sont pas largement utilisés dans les centres de cancérologie à travers le Canada. Et là où ils le sont, il n’existe aucun suivi standardisé.

La conséquence est que les cliniciens et les chercheurs ont une vision limitée sur la façon de réduire la gravité des symptômes liés aux traitements du cancer de la prostate, ainsi que sur les moyens d’améliorer la qualité de vie et la survie globale des patients.

Cette subvention vise à mieux répondre aux besoins individuels des hommes vivant avec un cancer de la prostate.

Elle a pour objectif :

  • de s’assurer que les cliniciens répondent aux données issues des PROMs par des mesures concrètes,

  • et que les organisations utilisent les données des PREMs comme source d’amélioration des soins liés au cancer de la prostate.

**Deuxième subvention canadienne annoncée bientôt**

En Australie:

300 000 $ AUD attribués à l’Université de Tasmanie, Menzies Institute for Medical Research

La rétroaction des patients devient un élément essentiel des soins liés au cancer de la prostate, car elle permet de mieux comprendre la maladie et de parvenir à de meilleurs résultats de traitement.Cependant, la majorité de ces données provient actuellement des zones métropolitaines, ce qui crée des lacunes dans les soins pour les hommes vivant dans les régions rurales et éloignées de l’Australie, où les résultats sont généralement moins bons.

Pour combler cet écart, cette subvention contribuera à développer des stratégies adaptées afin d’intégrer la collecte des PROMs dans les soins de routine en Tasmanie — un État entièrement composé de zones régionales.

Une fois ces stratégies perfectionnées, elles seront déployées à Geelong, dans l’État de Victoria.Le résultat : une avancée majeure vers des soins personnalisés pour les hommes atteints de cancer de la prostate à travers l’Australie, peu importe où ils vivent.

Royaume-Uni :

440 802 £ attribuées au King’s College London et au Guy’s & St. Thomas’

Pour que les PROMs aient un impact positif et transformateur sur la vie des patients, il est essentiel de comprendre d’abord où se situent les lacunes dans la prestation des soins aux personnes atteintes d’un cancer de la prostate.

C’est précisément ce à quoi cette subvention contribuera.

Une fois les données collectées et analysées, elles serviront à orienter les politiques régionales, nationales et internationales afin de soutenir la mise en œuvre réussie des initiatives liées aux PROMs. L’objectif final est de développer des stratégies concrètes pour réduire les inégalités dans l’accès aux soins, notamment parmi les populations mal desservies – y compris celles qui, historiquement, ont eu peu d’engagement ou de participation dans leur parcours de soins.

200 000 £ attribuées au King’s College London

Les questionnaires PROMs actuellement utilisés au Royaume-Uni pour le cancer de la prostate présument que tous les hommes sont hétérosexuels.Cela néglige les besoins et les expériences d’un trop grand nombre d’hommes, notamment ceux ayant des pratiques sexuelles, orientations et identités de genre diverses.

Movember souhaite combler cette lacune en finançant la création et la mise en place d’un nouveau questionnaire appelé Sexual Minorities and Prostate Cancer Scale (SMACS).

Cet outil permettra de mieux comprendre l’impact du cancer de la prostate et de ses traitements sur la santé sexuelle. Il sera testé dans différentes régions du Royaume-Uni, auprès de patients de tous âges, de toutes origines et de tous horizons.

Sud, S., Gerringer, B. C., Wacaser, B. S., Tan, X., Tatko, S. S., Royce, T. J., Wang, A. Z., et Chen, R. C. (2021). Sous-détection des symptômes cliniquement significatifs pendant la radiothérapie pour le cancer de la prostate — cette détection varie-t-elle selon les caractéristiques des patients ? International Journal of Radiation Oncology, Biology, Physics, 110(4), 1122–1128. https://doi.org/10.1016/j.ijrobp.2021.01.034