




Si vous vous trouviez près de la rue Elgin à Ottawa la semaine dernière, vous avez sans doute remarqué quelque chose d’inattendu. Audacieux. Imposant. Impossible à ignorer. La cabine téléphonique de Movember, lançant un appel au Parlement du Canada pour un changement réel.
L’an dernier, la cabine a fait sa première apparition sur l’emblématique Grafton Street à Dublin, invitant les passants à entrer pour partager des histoires réelles sur la santé des hommes. Cette année, nous l’avons ramenée au ici— et les Canadiennes et Canadiens ont répondu à l’appel.
Pendant deux jours, un nombre incalculable de personnes, issues de tous les milieux, sont entrées dans la cabine pour laisser un message à l’intention des hommes et des garçons de leur vie. Ils ont parlé de santé mentale, de solitude, de la pression de devoir être « fort » et de la nécessité d’un système de santé qui rejoint les hommes là où ils sont. Ces messages ont été transmis directement aux leaders qui façonnent les priorités de santé au Canada.
Lors de notre réception du soir sur la Colline du Parlement, plus de 150 personnes se sont rassemblées, dont plus de deux douzaines de députés, des membres d’équipes politiques, des dirigeantes et dirigeants du secteur, des chercheuses et chercheurs, des partenaires communautaires et des sympathisants de longue date.
Pour beaucoup, c’était la première fois qu’ils découvraient le véritable visage de Movember en 2025 : une organisation mondiale qui fait avancer les politiques publiques, investit dans des programmes communautaires et travaille à transformer les résultats de santé pour les hommes et les garçons.
Le moment fort de la soirée est survenu lorsque l’honorable Marjorie Michel, ministre de la Santé du Canada, a pris la parole et a affirmé publiquement son engagement à améliorer la santé des hommes et des garçons — une première pour une ministre fédérale de la Santé.
Notre PDG mondiale, Michelle Terry, a fait le voyage depuis l’Australie pour participer à ces discussions, soulignant l’élan mondial derrière une approche de santé sensible au genre et l’occasion pour le Canada de jouer un rôle de leader aux côtés de partenaires comme l’Australie, l’Irlande et le Royaume-Uni.
Les statistiques sont frappantes. Plus de deux hommes sur cinq au Canada (44 %) mourront avant l’âge de 75 ans — principalement de causes évitables comme le cancer, les maladies coronariennes et le suicide. Les chiffres sont encore plus préoccupants pour les hommes autochtones, racisés et issus de communautés marginalisées.
Derrière ces résultats se cachent de véritables obstacles : la stigmatisation, les préjugés de genre, des normes masculines nocives et des délais importants avant de demander de l’aide. Soixante-cinq pour cent des hommes attendent six jours avant de consulter pour des symptômes. Un sur dix retarde les soins pendant plus de deux ans.
La mauvaise santé des hommes n’affecte pas seulement les hommes — elle touche les familles, les milieux de travail et l’ensemble du pays. En 2023 seulement, la mauvaise santé des hommes a coûté au Canada environ 12,4 milliards de dollars, soit l’équivalent du financement complet de plus de 12 grands hôpitaux pendant un an.
Il est temps d'implémenter des changements systémiques et mesurables.
Le Canada a besoin d’une stratégie nationale pour la santé des hommes, qui permette de rejoindre, de soutenir et de retenir les hommes dans les soins grâce à une meilleure littératie en santé mentale, à des outils pour aider les professionnels à mieux engager les hommes, à des programmes culturellement adaptés et à un centre national de santé des hommes doté de pôles provinciaux.
La santé des hommes est la santé du Canada. En améliorant les résultats pour les hommes et les garçons, nous renforçons les familles, réduisons la pression sur les proches aidants et bâtissons des communautés plus en santé.
Un nouveau sondage d’Abacus Data révèle un soutien massif à l’action fédérale :
Ce soutien est constant, peu importe le genre, l’âge, la région ou le niveau d’éducation.
Des pays comme l’Australie, l’Irlande et le Royaume-Uni ont déjà mis en place des mesures nationales pour combler les écarts en santé des hommes. Adapter le système aux besoins uniques des hommes n’a rien de radical. C’est une gouvernance intelligente. Cela renforce la main-d’œuvre, réduit les coûts en santé et soutient les communautés d’un océan à l’autre.
Les Canadiennes et Canadiens ont répondu à l’appel. Il est temps que le gouvernement du Canada en fasse autant.