6 septembre, 2015

Le 10 septembre est la Journée mondiale de prévention du suicide.

Les lettres de suicide parlent trop tard.
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Le 10 septembre est la Journée mondiale de prévention du suicide. Le suicide est un problème de santé publique mondial, et les hommes sont au moins trois fois plus susceptibles que les femmes de s’enlever la vie.  
 
Tous les ans, 510 000 hommes se suicident, soit un toutes les minutes. Pourtant, ce grave problème reste dans l’ombre, dissimulé par les préjugés. Movember s’est donné pour mission d’en faire une priorité mondiale et de prendre des mesures pour le résoudre.
 
Il est impossible de parler de suicide sans parler de santé mentale, car environ 90 % des personnes qui mettent fin à leurs jours vivent un trouble de santé mentale.
 
Les problèmes de santé mentale touchent les hommes et les femmes de tous âges. Les femmes ont cependant plus tendance à aller chercher de l’aide pour les résoudre, alors que nous, les hommes, sommes très bons pour prétendre que tout va bien, même si notre situation est très pénible. Nous nous croyons invincibles et pensons que d’une certaine manière, tout va s’arranger le lendemain. C’est là un problème grave, car l’inaction peut entraîner sur des chemins bien sombres et inciter à commettre l’irréparable.  
 
Le suicide est un sujet compliqué et délicat à aborder, aussi faut-il l’envisager de multiples points de vue. Nous savons cependant qu’aider les hommes à rester en bonne santé mentale est un aspect important et que de les inciter à parler des sujets « graves » contribuera à améliorer leur santé mentale et à réduire leur comportement suicidaire.
 
Nous excellons pour parler de sport, de travail, du dernier gadget, du dernier film, mais nous, les hommes, devons aussi parvenir à parler davantage des événements marquants qui surviennent dans nos vies : la perte d’un emploi, la fin d’une relation, un revers important ou devenir père pour la première fois. Nous vivons tous des moments comme ceux-là et pour certains, ils peuvent être déroutants ou simplement plus éprouvants que ce que nous aurions pu imaginer. Une conversation peut alors aider à ne pas perdre pied.  
 
Je suis bien placé pour savoir qu’il n’est pas toujours facile de parler, nous avons été élevés dans un monde où les hommes doivent être maîtres d’eux-mêmes, toujours forts, jamais faibles, toujours gagnants. En tant qu’homme, je ne veux pas faire porter à d’autres le fardeau de mes problèmes. Il est plus facile de répondre « Oui, ça va » quand on me demande de mes nouvelles.

Pour cette raison malheureusement, la famille et les amis découvrent souvent qu’un homme vivait des moments difficiles en lisant sa lettre de suicide. Il est trop tard et cela me bouleverse.  
 
Il est naïf de penser qu’une conversation sauvera toutes les vies, mais comme nous savons qu’il existe un lien étroit entre le suicide et la santé mentale, de parler aide réellement les hommes à rester en bonne santé mentale. Il est temps de briser notre silence et de reconnaître que pour surmonter les difficultés même les plus grandes, il faut s’ouvrir et parler.
 
Mon message est simple : les gars, parlons donc, en particulier lorsque nous vivons des moments éprouvants.  
 
Adam Garone
PDG, Fondation Movember