20 janvier, 2015

Une importante recherche réalisée au Royaume-Uni et financée par la Fondation Movember a mis au jour plusieurs nouvelles mutations génétiques qui pourraient causer le cancer testiculaire chez les hommes et a, de manière très déterminante, identifié un gène qui peut contribuer à la résistance que développent certaines tumeurs aux traitements actuels.

RÉSULTATS EN CANCER TESTICULAIRE
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Une importante recherche réalisée au Royaume-Uni et financée par la Fondation Movember a mis au jour plusieurs nouvelles mutations génétiques qui pourraient causer le cancer testiculaire chez les hommes et a, de manière très déterminante, identifié un gène qui peut contribuer à la résistance que développent certaines tumeurs aux traitements actuels. Ces résultats pourraient expliquer pourquoi environ trois pour cent des patients développent une résistance à la chimiothérapie à base de platine, et aider à mieux comprendre en général les tumeurs qui prennent naissance dans les cellules germinales des testicules.

On se rapproche encore un peu, grâce à ces travaux, d’un monde dans lequel aucun homme ne mourra plus du cancer testiculaire. La passion de nos Mo Bros partout dans le monde a rendu cette découverte possible. C’est bien!

Ces résultats pourraient avoir d’importantes répercussions pour les hommes qui souffrent de cette maladie. Ils pourraient vouloir dire que dans le futur, il sera possible de dépister avant qu’ils ne subissent de chimiothérapie les hommes chez qui le traitement sera inefficace (actuellement 3 % des cas environ) et que ces derniers pourront recevoir d’autres traitements qui conviendront mieux à leur type particulier de tumeur.

L’équipe a également ciblé plusieurs variations génétiques chez les hommes atteints d’un cancer testiculaire comparativement aux hommes qui n’en sont pas atteints. C’est là un pas important dans la compréhension des raisons pour lesquelles certains hommes sont atteints de la maladie et d’autres non.

Dre Clare Turnbull et son équipe de l’Institute of Cancer Research – l’un des instituts de recherche sur le cancer les plus prestigieux du monde – ont mené ce projet de recherche sur le cancer testiculaire, l’un des nombreux programmes de recherche réalisés au Royaume-Uni et financés par la Fondation Movember. Ces découvertes deviennent possibles parce que vous vous dévouez et recueillez généreusement des dons, Mo Bros et Mo Sistas. Votre altruisme soutenu pour la santé masculine mènera à d’autres découvertes comme celles-là.

Pour en savoir plus sur Dre Turnbull et les détails de ses résultats, écoutez son entrevue à la radio de la BBC à Londres ici à la minute 37:20.

Dre Clare Turnbull, chef d’équipe du projet sur les prédispositions et la génétique translationnelle à l’Institute of Cancer Research, Londres, et conseillère honoraire en génétique clinique au Royal Marsden NHS Foundation Trust, explique :
 
« Notre étude est l’étude de séquençage la plus complète et la plus considérable des tumeurs testiculaires publiée à ce jour. Elle en décrit le profil de mutation à un niveau de détail auparavant impossible avec les technologies antérieures. Nous avons identifié de nouvelles mutations qui pourraient causer ce type de cancer et fourni de nouvelles preuves d’un lien entre les mutations dans le gène XRCC2 et les tumeurs résistantes aux traitements à base de platine.
 
Il nous faut maintenant mener d’autres études auprès d’un plus grand nombre de patients et nous concentrer sur les tumeurs qui résistent au platine pour que nos découvertes mènent à de nouvelles options pour ces hommes malchanceux dont le cancer progresse malgré les meilleurs traitements qui existent. »

 
Paul Villanti, directeur administratif des Programmes, Fondation Movember :
 
« En tant que bailleurs de fonds stratégiques de plus de 580 programmes pour la santé masculine dans le monde, nous reconnaissons l’importance de cette percée et nous sommes fiers d’avoir pu financer ce projet. La compréhension des facteurs de risque d’un cancer testiculaire et la connaissance des différences entre les tumeurs chez les hommes qui ne réagissent pas à la chimiothérapie sont des morceaux importants du casse-tête et nous rapprochent de l’objectif de la Fondation Movember d’exercer un effet durable sur la santé masculine.

Dre Turnbull et ses collègues doivent être incroyablement fiers des progrès réalisés et même s’il reste beaucoup à faire, ils témoignent à la communauté Movember des répercussions authentiques et positives des fonds recueillis sur la vie des hommes. »


L’aspect scientifique

Cette importante étude a mis au jour plusieurs nouvelles mutations génétiques qui pourraient expliquer le cancer testiculaire et ciblé un gène qui pourrait contribuer à la résistance de certaines tumeurs aux traitements actuels.
L’étude est la première à utiliser la technologie de séquençage la plus récente pour explorer en détail les tumeurs qui naissent dans les cellules germinales des testicules et qui composent la majorité des cancers testiculaires, les plus courants chez les jeunes hommes.
 
Les chercheurs, dont l’étude a été publiée dans Nature Communications le 22 janvier 2015, ont utilisé une technique génétique appelée « séquençage panexomique » (l’exome désigne les parties de l’ADN qui mènent spécifiquement à la production de protéines) pour examiner des échantillons de tumeurs de 42 patients atteints de cancer testiculaire et traités au Royal Marsden NHS Foundation Trust.
 
Les chercheurs ont mis au jour un certain nombre de nouvelles duplications du code génétique et d’autres anomalies qui pourraient contribuer à la naissance du cancer testiculaire et ont confirmé une association antérieure avec le gène KIT (gène qui produit une protéine particulière qui intervient dans la communication intracellulaire).
 
Les chercheurs ont également découvert des copies défectueuses d’un gène qui répare d’autres gènes (appelés XRCC2) chez un patient qui a développé une résistance à la chimiothérapie à base de platine (type de chimiothérapie souvent utilisé pour le cancer testiculaire avancé ou métastatique). Ils ont pu vérifier le lien entre ce gène et la résistance au platine par le séquençage d’un échantillon additionnel d’une autre tumeur résistante au platine.
 
Même si le cancer testiculaire répond généralement bien au traitement, la résistance à la chimiothérapie à base de platine est associée à un faible taux de survie à long terme. La recherche donne une indication des raisons pour lesquelles environ 3 % des patients développent une résistance à la chimiothérapie à base de platine, de même que de nouvelles compréhensions des tumeurs du cancer testiculaire en général.
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