31 octobre, 2018

“Je ne veux pas que quelqu’un se dise “oh je vais attendre”. Le temps joue contre toi dans la santé, ce n’est jamais une bonne chose d’attendre.”

Un Moustaché intentionné – Florent Savini
Histoires vraies
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Lorsqu’il parle de Movember, Florent utilise le terme “on”. Avant son diagnostic, comme beaucoup d’hommes au mois de novembre, il se faisait pousser la moustache et récoltait des dons pour la fondation Movember. Aujourd’hui, il se considère comme un Mo Bro à part entière.

 

“Je ne veux pas que quelqu’un se dise “oh je vais attendre”. Le temps joue contre toi dans la santé, ce n’est jamais une bonne chose d’attendre.”

À lui tout seul, Florent illustre la raison d’être de Movember. Son diagnostique tardif a pour cause la honte qu’il a pu ressentir quant à l’idée d’aller consulter un médecin pour lui parler d’une douleur aux testicules. Pour lui, comme pour beaucoup d’hommes, il faut être fort et supporter la douleur qui, de toute façon, va passer. Un mois plus tard il met finalement sa fierté de côté et se rend chez le médecin; ce dernier lui dit d’attendre trois semaines afin de voir si la douleur persiste. Un mois, trois semaines et deux médecins plus tard le verdict tombe : Florent a un cancer des testicules.

Selon Florent, notre société, qui n’accorde pas de place à la douleur, qu’elle soit physique ou mentale, pour les hommes, est la raison pour laquelle il a attendu avant de consulter un médecin. C’est également, selon lui, la raison pour laquelle son premier médecin n’a pas accordé plus d’importance à sa douleur ou pris plus de temps pour trouver ce qui n’allait pas.

“Il n’y a pas de honte à devoir dire “j’ai mal ici, j’ai mal là.” ou “je ne me sens pas bien mentalement, je commence à me sentir seul. J’ai besoin de parler.”.”

De son diagnostic à sa rémission, Florent s’est retrouvé aux premières loges pour voir ce qu’est la fondation Movember. Se retrouver à 25 ans, à plus de 6000 km de chez ses parents et apprendre qu’on a un cancer, c’est un coup dur. Un état mental difficile accompagné de pensées suicidaires causées par son diagnostic aurait pu avoir raison de lui si ce n’était pour la communauté qu’il a découverte à travers la Fondation. Par le biais de ressources telles que l’aide psychologique, les groupes de support et multiples activités organisées par la Fondation, Florent a eu l’occasion de côtoyer d’autres patients. Certains plus jeunes, d’autres plus vieux, mais tous avec le sourire et cette chaleur propre aux membres de la communauté Movember.

“L’aventure Movember, pour moi, c’est une aventure qui dure depuis longtemps et qui va durer longtemps. Tu peux être patient, bénévole ou la femme d’un malade; tu auras toujours du soutien parce qu’ils sont là.”

Cette solidarité entre hommes, qu’ils soient patients, bénévoles ou membres du comité, a redonné à Florent l’envie de vivre et lui a donné envie d’en faire plus et de s’impliquer dans l’aventure Movember. Aujourd’hui, de par son histoire, il espère sensibiliser les hommes pour qu’ils n’hésitent pas à faire appel à un professionnel de la santé s’ils ressentent quelque douleur, qu’elle soit physique ou mentale. S’il y a une chose dont il a pris conscience, c’est que dans le domaine de la santé, le temps joue contre nous et il ne sert à rien d’attendre.