21 août, 2017

Pour la première fois de sa vie, Nic était entouré des jeunes qui apprenaient à vivre avec la maladie mentale et à la surmonter. Cette expérience commune lui a permis de commencer à comprendre ses propres pensées et sentiments, tout comme le fait de pouvoir parler à sa famille et à son médecin durant les périodes les plus sombres, lorsqu’il se sentait envahi et que des voix sinistres et violentes résonnaient dans sa tête.

L’histoire de Nic : une jeunesse tourmentée
Histoires vraies
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« Pourquoi es-tu ici? »
 
« Une psychose. »
 
« Génial, je suis ici à cause de l’anxiété et de la dépression… tu veux faire du trampoline? »
 
Voilà comment Nic Newling, alors âgé de 14 ans, a été accueilli à Rivendell, une école et un hôpital psychiatrique pour les jeunes. Ça n’aurait pas pu mieux se passer.
 
Pour la première fois de sa vie, Nic était entouré des jeunes qui apprenaient à vivre avec la maladie mentale et à la surmonter. Cette expérience commune lui a permis de commencer à comprendre ses propres pensées et sentiments, tout comme le fait de pouvoir parler à sa famille et à son médecin durant les périodes les plus sombres, lorsqu’il se sentait envahi et que des voix sinistres et violentes résonnaient dans sa tête.
 
Malheureusement, Christopher, le frère de Nic, ne s’est jamais permis le luxe de parler; il s’est enlevé la vie à l’âge de 18 ans. Malgré tout, même dans la douleur profonde causée par le suicide de son grand frère et ses propres problèmes, Nic a réussi à voir très clairement la différence.
 
« Avec le recul, je vois que je pouvais parler, mais Chris ne l’a pas fait. »
 
Cette réflexion a défini la direction qu’allait prendre la vie de Nic, même s’il devait suivre un long parcours obscur et difficile pour y arriver.
 
« Personne ne sera surpris d’apprendre que durant les années qui ont suivi la mort de Chris, les choses ont empiré.
 
« La situation s’est détériorée au point que, peu après mon retour à mon ancienne école, le conseiller que je consultais a appelé mes parents et m’a amené directement à l’hôpital, tellement il était inquiet.
 
« Je me suis retrouvé à l’unité de soins intensifs psychiatriques, ce qui est… ouais… plutôt difficile. »
 
Pourtant, c’est aussi à ce moment que tout a changé. En effet, lorsque le médecin qui suivait Nic est arrivé à l’hôpital, il a vu son jeune patient vivre un épisode maniaque caractéristique du trouble bipolaire.
 
« Mon expérience m’a appris que les personnes bipolaires se plaignent rarement des épisodes maniaques, ce qui, selon moi, explique en partie pourquoi ce trouble est si difficile à diagnostiquer.
 
« Une fois que j’ai commencé à prendre la bonne médication pour la bonne maladie, mon humeur et ma vie ont enfin commencé à se stabiliser. »
 
Voilà, selon Nic, pourquoi il fait partie des chanceux.
 
« En Australie, il s’écoule en moyenne entre 10 et 20 ans entre l’apparition des symptômes du trouble bipolaire et le diagnostic. Malheureusement, bon nombre de personnes ne sont jamais diagnostiquées.
 
« Le fait de connaître ma maladie m’a aidé à recoller les morceaux.
 
« Comprenez-moi bien, j’étais quand même en colère.
 
« La maladie m’avait volé mon adolescence, mais en retour, j’ai compris que je voulais non seulement aider les personnes qui font comme moi face à la maladie mentale, mais aussi aider tout le monde à la comprendre. »
 
Pour Nic, l’aventure a commencé au Black Dog Institute où il présente des conférences.
 
« La première fois, j’ai pris la parole devant un groupe de directeurs et de directrices d’école. À la fin, un homme plus âgé est venu me voir pour me dire “ Merci, j’ai vécu la même chose ”.
 
« J’ai alors clairement compris l’importance pour les personnes en difficulté de partager nos expériences et de simplement parler. »
 
Cette révélation a mené Nic vers la prochaine étape de son parcours, soit la création de la fondation The Champions pour encourager l’échange d’expériences personnelles dans le but de surmonter la honte associée au fait de parler franchement et de demander de l’aide.
 
« Comme le nom l’indique, nous sommes des champions du dialogue dans le but d’améliorer la santé mentale de tout le monde.
 
« Il n’est pas nécessaire d’être thérapeute, il suffit d’écouter.
 
« Et de permettre aux autres de vous aider à comprendre. »

 
 

Les gars, il faut qu’on parle.

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